La direction d’Unifor a lancé un appel à l’échelle nationale, demandant l’appui du mouvement syndical; la direction nationale ainsi que les membres du Syndicat de l’Emploi et de l’Immigration du Canada (SEIC) ajoutent leurs voix au message de solidarité provenant du mouvement syndical canadien.
Aux suites des arrestations sur les lignes de piquetage à Regina, dont l’arrestation hautement médiatisée de Jerry Dias, président national d’Unifor, on ne peut ignorer que les frictions se corsent entre les travailleuses et travailleurs en grève depuis le 5 décembre et leur employeur prospère, la raffinerie coopérative. Cette dernière s’est dotée d’une main-d’œuvre briseuse de grève qu’elle fit entrer sur le site par hélicoptère, faisant fi de l’inquiétude exprimée au sujet des conditions de travail dangereuses; mettant par le fait même les grévistes en lock-out et ce, tout en permettant l’escalade du conflit plutôt que de reprendre les négociations.
« Nous sommes scandalisés par le fait que l’employeur fait usage de manœuvres si honteuses, et nos membres se joignent en toute solidarité à ceux de la section locale 594 d’Unifor, sur les lignes de piquetage », dit Eddy Bourque, président national du Syndicat de l’Emploi et de l’Immigration du Canada (SEIC).
Les coopératives sont depuis longtemps une institution fondamentale dans les provinces des Prairies. Elles ont pour but de concilier les besoins du peuple et de la planète, en les équilibrant avec les besoins économiques. Les gestes de cupidité de cet employeur déjà bien nanti vont à l’encontre de ces valeurs de base. De plus, le travail est présentement assuré par des travailleurs de remplacement non qualifiés, ce qui met en péril la sécurité du public, alors que l’employeur exige aux membres en lock-out de la section locale 594 d’Unifor de reporter leur départ à la retraite, ce qui représente dans certains cas des pénalités allant jusqu’à 20 ans. Les membres du SEIC à Regina appuient les membres de la section locale 594 d’Unifor, présentement en grève et en lock-out, sur les lignes de piquetage, et lancent aussi un appel au boycottage complet des produits de la raffinerie coopérative.
« Les membres d’Unifor qui sont en grève comptent parmi les parents et amis des membres des Prairies que je représente. Nous sommes sur les lignes de piquetage d’Unifor depuis le début, » déclare Chris Gardiner, vice-président national du SEIC pour le Manitoba et la Saskatchewan.
Il est honteux et inacceptable que l’on demande à nos membres de renoncer à leurs pensions afin qu’une entreprise extrêmement rentable puisse continuer à engranger des milliards de dollars de profits. Depuis la conclusion de la dernière convention collective, l’entreprise en a réalisé des profits de plus de 2,5 milliards de dollars. Chaque jour que les membres d’Unifor passent en grève, la Raffinerie coopérative continue d’amasser 3 millions de dollars de profits alors que les membres de son personnel gèlent dehors tout en se voyant imposer des reculs qui mettent en jeu leur et donc leur capacité de prendre une retraite dans la dignité.
En solidarité avec les autres syndicats du Canada, le SEIC appelle au boycottage des produits de la raffinerie coopérative et dénonce les tactiques honteuses et inacceptables de l’employeur.