Appel à la logique : Comment le Conseil du Trésor peut-il célébrer la Semaine de l’égalité des sexes tout en exigeant un retour au bureau?

La Semaine de l’égalité des sexes qui approche nous rappelle l’importance de créer des lieux de travail réellement inclusifs, équitables et adaptés aux besoins de la totalité de nos membres.

 

La décision du Conseil du Trésor d’exiger trois jours de travail au bureau soulève des préoccupations, surtout chez les femmes et les travailleuses et travailleurs de divers groupes en quête d’équité qui, bien souvent, portent un lot disproportionné de responsabilités en matière de soins et se butent à des obstacles plus nombreux au travail.

 

Reconnaissance des besoins variés d’une main-d’œuvre diversifiée

 

La fonction publique du Canada est composée de personnes aux besoins, responsabilités et difficultés uniques, et une approche universelle au travail ne tient pas compte de cette diversité. Même si toutes les travailleuses et tous les travailleurs méritent de la souplesse, l’obligation de retourner au bureau trois jours semaine nuit à certains groupes plus qu’à d’autres, notamment les femmes et les membres des groupes en quête d’équité. De nombreuses femmes comptent sur le télétravail pour établir un équilibre entre les tâches professionnelles, les soins à prodiguer, les obligations familiales et d’autres responsabilités. Sans cette souplesse, leur capacité de participer pleinement à la population active pourrait être compromise.

 

Pourtant, les avantages du télétravail ne se limitent pas à un groupe. Les travailleuses et travailleurs de tous les horizons ont constaté que le télétravail leur procure un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle et augmente leur productivité et leur bien-être. Il permet aussi une plus grande participation à la main-d’œuvre aux personnes vivant en milieu rural, aux personnes handicapées et à celles à qui les déplacements entre le domicile et le bureau occasionnent des difficultés financières. Cette directive rigide de retour au bureau est désavantageuse pour tout le monde.

 

Une occasion ratée de créer une politique inclusive

 

La décision d’exiger le retour au bureau sans consulter les travailleuses et travailleurs ou les syndicats n’est pas qu’une question de logistique – elle affaiblit le principe d’inclusion que la Semaine de l’égalité des sexes cherche à souligner. Cette situation est particulièrement problématique, puisque les ententes sur le télétravail étaient sur la table lors de la dernière ronde de négociations. Le manque de dialogue brime le droit à la négociation collective et fait abstraction des besoins diversifiés de nos membres.

 

De plus, aucune donnée n’a été présentée pour justifier cette obligation. Les preuves démontrent sans contredit que le télétravail stimule la productivité, réduit le taux d’absentéisme et améliore le moral. Cette décision n’est clairement pas l’idéal pour les travailleuses et travailleurs ou les services qu’elles et ils dispensent aux Canadiennes et Canadiens.

 

Le Conseil du Trésor doit écouter ce qu’ont à dire les travailleuses et travailleurs et les syndicats qui militent pour un avenir au travail qui sourit à tout le monde.

 

Profitons de cette occasion pour prôner des politiques qui appuient toutes les travailleuses et tous les travailleurs, en veillant à ce que nos lieux de travail reflètent les divers besoins des personnes qu’ils embauchent.

 

Incidence de l’équité sur les femmes et les groupes en quête d’équité

 

Chez les femmes, surtout celles de diverses origines, la directive du retour au bureau pose de grandes difficultés. Le soin des enfants et des aînés et les responsabilités ménagères continuent de reposer beaucoup plus lourdement sur elles, et le télétravail est un outil essentiel à l’équilibre des deux rôles. Les répercussions sont encore plus grandes sur les groupes en quête d’équité, dont les femmes racisées, les femmes handicapées et les membres de la communauté 2SLGBTQIA+, puisque les lieux de travail traditionnels les exposent à du harcèlement, à de la discrimination et à des obstacles plus nombreux.

 

Inclusion est synonyme de souplesse pour la totalité des travailleuses et travailleurs

 

L’équité entre les sexes ne vise pas que les femmes. Elle consiste à créer des lieux de travail où chacune et chacun peut s’épanouir, peu importe son sexe, sa race, sa capacité ou ses origines. La souplesse du télétravail est un élément essentiel à un tel environnement, et ses avantages se font sentir partout. De la réduction du fardeau financier qu’exercent les coûts à la hausse à la création d’un lieu de travail plus sain et sécuritaire, le télétravail se révèle une option plus équitable pour toutes et tous.

 

Harmonisation des politiques avec les principes

 

Tandis que nous célébrons la Semaine de l’égalité des sexes, nous demandons au Conseil du Trésor d’intégrer les valeurs d’inclusion et d’équité aux mesures qu’il prend. La souplesse n’est pas un luxe, mais un aspect fondamental de la création d’un lieu de travail réellement équitable et inclusif. Si le gouvernement entend respecter l’équité entre les sexes et créer un lieu de travail pour toutes et tous, surtout les personnes les plus touchées par les obstacles systémiques, le télétravail est la voie à suivre.

 

#ÇaTravailleÀDistance

 
Agissez : 

 

Dans la fraternité et la solidarité,  

  

Lynda MacLellan  

VPN SEIC à la condition féminine – Région de l’Ouest

 


Showing 1 reaction

  • Matthew Brett
    published this page in Nouvelles 2024-09-20 10:06:35 -0400