La rue, la nuit, femmes sans peur : ensemble contre la violence faite aux femmes

La marche La rue, la nuit, femmes sans peur (Take Back the Night en anglais) s’inscrit dans un mouvement mondial qui lève le voile sur le problème généralisé de la violence à l’égard des femmes.

Née dans les années 1970, cette marche annuelle vise à éliminer toutes les formes de violence sexiste. On ne saurait trop souligner l’importance de cette marche : au Canada, une femme sur trois sera victime d’agression sexuelle au cours de sa vie, et une femme sur quatre a subi des comportements sexualisés inappropriés au travail. La violence ne connaît pas de frontières et elle touche des personnes de tous les milieux. 

 

Pourquoi nous marchons
À l’origine, cette marche dénonçait les menaces pour la sécurité dans l’espace public, particulièrement pour les femmes qui se promènent dehors la nuit. Plusieurs décennies plus tard, c’est devenu une tradition qui permet d’honorer les survivantes d’agression sexuelle, de violence familiale, de violence intime, de harcèlement criminel et d’autres formes de harcèlement. Cette marche est un puissant rappel du caractère généralisé et systémique de ces violences. 

 

Selon les organisateurs, la marche vise à sensibiliser les gens et la communauté au problème de la violence sexiste. Des marches sont organisées dans le monde entier, parce que la violence contre les femmes, les filles, les femmes trans, les personnes non binaires et les personnes bispirituelles est présente partout sur la planète. Statistique Canada précise que même si n’importe qui peut être victime de violence, peu importe son genre, son âge, sa religion, sa culture, ses origines ethniques, son lieu de vie et son milieu socioéconomique, le risque est plus grand dans certains groupes, notamment les femmes, les jeunes femmes et les filles, les Autochtones, les personnes 2ELGBTQIA+, les femmes vivant dans les régions nordiques, rurales et éloignées et les femmes en situation de handicap. Par ailleurs, les femmes racisées, noires et autochtones sont souvent victimes d’une violence disproportionnée, puisque le sexisme et le patriarcat s’entremêlent avec le racisme et le colonialisme. 

 

Le rôle des syndicats
Les syndicats jouent un rôle crucial en militant pour des milieux de travail plus sûrs et en aidant les victimes de violence. La marche La rue, la nuit, femmes sans peur est l’occasion de promouvoir la sensibilisation au sein du syndicat et dans nos lieux de travail, pour garantir que ces enjeux critiques s’inscrivent dans notre action en matière de santé et de sécurité. Lutter contre la violence – qu’il s’agisse de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle ou d’une autre forme de violence sexiste – n’est pas seulement une question de sécurité personnelle : ce qui est en jeu, c’est le bien-être de tous nos membres dans leur milieu de travail. 

 

Les syndicats sont particulièrement bien placés pour demander un changement dans le lieu de travail et dans la société en général. En intégrant la violence sexiste à notre action et nos intentions en matière de santé et de sécurité, nous veillons à ce que ces enjeux soient reconnus comme des risques professionnels nécessitant une action. Nous pouvons revendiquer un libellé plus « musclé » dans nos conventions collectives, politiques et programmes afin de créer des milieux plus sécuritaires pour tout le monde, y compris des mécanismes de signalement solides et de l’aide pour les victimes. 

 

Présenter des revendications en vue de la prochaine ronde de négociation 
La lutte contre la violence sexiste nécessite une action. La négociation collective joue un rôle crucial pour assurer la sécurité et le soutien en milieu de travail. Par le biais des négociations, les syndicats peuvent obtenir des politiques essentielles sur le lieu de travail et exiger que les employeurs rendent des comptes. L’inclusion dans les conventions collectives de libellés plus musclés sur la violence sexiste indique sans ambiguïté que la violence ne sera pas tolérée; cela peut rassurer les membres qui hésitent à signaler leurs expériences et à demander de l’aide. L’article 20 sur le harcèlement sexuel et l’article 54 sur le congé pour cause de violence familiale de notre convention collective garantissent un certain soutien, mais ce n’est pas assez. L’AFPC se prépare à la prochaine ronde de négociation pour le groupe PA (Services de programmes et de l’administration), alors voilà l’occasion de présenter vos revendications. La date limite est le 15 novembre 2024. 

 

Soyez de la partie 
Les marches La rue, la nuit, femmes sans peur ont généralement lieu le troisième jeudi de septembre, mais les dates peuvent varier selon l’organisateur et la collectivité. Ces marches ne sont pas seulement symboliques – elles constituent un véritable appel à l’action solidaire contre la violence. Selon les statistiques, moins de la moitié des victimes signalent ces crimes. Ces chiffres élevés montrent la nécessité d’une action collective.  

 

En marchant ensemble et en occupant l’espace public, nous envoyons un message clair : la violence relationnelle et l’injustice systémique nécessitent une intervention commune. Le SEIC encourage tous ses membres à participer à une de ces marches dans leur collectivité, à demander des milieux de travail plus sûrs et à veiller à ce que la violence sexiste soit une priorité de programme relatif à la santé et la sécurité. Ensemble, nous pouvons nous réapproprier la nuit et rendre nos milieux de travail et nos collectivités plus sécuritaires pour tout le monde.

 

Vous êtes victime de violence fondée sur le genre ou connaissez une personne qui l’est? Pour obtenir de l’aider, composez : 

 

Fem'Aide

Pour les services en français, veuillez appeler FEM'AIDE (Ligne de soutien pour femmes violentées)

 

1.877.336.2433

1.866.860.7082 (ATS)

 

Ou cliquez ici pour connaître les ressources adaptées à votre situation.

 

Apporter une contribution fondée sur le genre au prochain cycle de négociations.



Dans la fraternité et la solidarité, 

 

Lynda MacLellan 

Vice-présidente nationale à la condition féminine – Région de l’Ouest, SEIC

 


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  • Matthew Brett
    published this page in Nouvelles 2024-09-05 17:23:18 -0400